Le processus qui conduit un salarié à subir le harcèlement d’un pervers narcissique peut être très long. Pour Nadine Favre, secrétaire comptable dans une association parapublique, le travail de sape a duré neuf ans.
1991 : embauchée comme secrétaire comptable au sein de l’association Elnavui à Elne (Pyr.-Orientales).
2001 : début du processus d’isolement de cette employée avec l’arrivée d’une première -adjointe au maire placée à la tête de l’association : toutes les tâches qu’elle assurait depuis dix ans lui sont progressivement retirées.
2004 : disparition de documents qui réapparaissent sans explication, faits et gestes contrôlés, conversations épiées, injonctions et ordres paradoxaux, comme lui faire corriger des fautes inexistantes ou la faire venir sans lui donner de travail
2008 : horaires d’ouverture du secrétariat réduits à une seule heure, accès confisqué à certains fichiers comme au logiciel de comptabilité.
>>> Lire à ce sujet notre dossier : Le pervers narcissique au bureau : le repérer, le combattre
Avril 2010 : après deux mois de salaire non payés, elle est licenciée.
Décembre 2010 : Nadine Favre saisit les Prud’hommes et obtient deux ans plus tard 2.500 euros de dommages et intérêts (5.000 euros en appel) des deux élus, présidents successifs de l’association. Et 15.000 euros pour licenciement sans cause réelle et sérieuse.