Comme il doute, il vérifie... et il n'a jamais fini de vérifier.
Il aura du mal à terminer un dossier à temps car il y constatera toujours la faille, même mineure ou imaginaire, qui en retardera le rendu.
De la même manière, avec ses collaborateurs, il va traquer le détail, parfois au dépens de l'essentiel, qui ne verra d'ailleurs pas.
Il va ainsi repérer la faute d'orthographe de ce courrier qu'il refera faire trois fois, alors que l'horaire de travail est dépassé provoquant ainsi le harassement hostile de son assistante.
De façon générale, le perfectionniste a beaucoup de mal à lâcher prise ; et lorsqu'il a une idée en tête, il aura du mal à l'enlever ou à négocier avec lui-même ou avec autrui pour l'adapter, en intégrant des facteurs nouveaux ou imprévus.
C'est un homme ou une femme qui abhorre la surprise, mais qui adore le cadre, et le prévisible.
Il devra (tout d'ailleurs chez lui procède davantage du devoir que du plaisir) remplir les missions qu'on lui ou qui'l se fixe, tenir ses listes de tâches.
Quitte à en souffrir, car son obsession du détail en retarde dramatiquement la réalisation et le succès. Il se sent chroniquement coupable de pas avoir fait assez bien, quitte également à faire souffrir. Ses doutes et ses demandes de vérification (qu'il appelle avec une certaine complaisance sa volonté de comprendre) concernent également tout son entourage.
Source : Décrypter le harcèlement moral de Jean-Paul Guedj